L’Euro, la récompense de Jura après ses sacrifices

Publié le 20 April 2016

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A 23 ans, Anne-Sophie Jura (-48 kg) s’apprête à vivre son premier championnat d’Europe. “Sans stress mais pas sans ambition.”

© EdA - Alan MARCHAL

Jura rencontrera Osoianu au 1er tour de l’Euro. © EdA – Alan MARCHAL

Dans une catégorie où Charline Van Snick focalise l’attention, une autre judoka représentera les couleurs de la Belgique, ce jeudi, sur les tapis de Kazan. Son nom ? Anne-Sophie Jura.

Moins connue du grand public que la championne d’Europe en titre, “Anne-So”, comme la surnomme ses proches, vient de Warquignies, près de la frontière française. Championne de Belgique à plusieurs reprises, chez les jeunes et les seniors, elle a souvent évolué dans l’ombre de sa concurrente liégeoise. Pourtant, depuis peu, la Hennuyère est entrée dans la lumière grâce à sa qualification pour les championnats d’Europe.

“J’ai décroché mon ticket pour Kazan en prenant le bronze lors de l’Open de Buenos Aires, confie-t-elle. Ce podium argentin signifie beaucoup pour moi car je pense qu’il symbolise un nouveau cap dans ma carrière : c’est la première fois où j’ai réussi à me donner à fond dans chacun de mes combats.”

Longtemps abonnée à la 5e place (Sindelfingen en 2014, Lisbonne en 2015, Tunis en 2015 et 2016), Anne-Sophie Jura, 65e au classement mondial (IJF), avait enchaîné les performances de taille ce jour-là. Ainsi, elle avait notamment écarté de son chemin la Brésilienne Nathalia Brigida (IJF 21) et la Française Aurore Climence Urani (IJF 33). “De façon générale, “Anne-So” a toujours été capable de sortir de gros combats, mais jamais elle n’était encore parvenue à les multiplier sur une seule et même journée avant Buenos Aires, résume Cédric Taymans, le directeur technique de la Fédération francophone belge de judo (FFBJ). Et cette constance qu’elle a acquise depuis peu, c’est le résultat des sacrifices qu’elle a fait depuis plusieurs mois. On voit que ses récents choix de vie portent leur fruit.” A commencer par son emménagement à Louvain-la-Neuve.

“Je ne regarde pas les autres”

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Jura : “Je veux rentrer en Belgique sans regrets.” © EdA – Alan MARCHAL

“Même si ça n’a pas toujours été facile, j’ai chamboulé mes habitudes afin d’atteindre mes objectifs, explique la sociétaire du J.C. Frameries. Avant, quand j’habitais près de la frontière, je passais beaucoup de temps dans la voiture ou les transports en commun pour me rendre aux entraînements nationaux par exemple. Mais ce n’est plus le cas depuis septembre car j’ai choisi de m’installer dans un kot sportif à Louvain-la-Neuve. Cela m’offre plein d’avantages : ça limite mes déplacements, je suis aussi plus proche de ma kiné et mon psychologue sportif, sans compter que j’ai moins de difficultés à assumer mes études d’assistante sociale. Je trouve même un peu de temps pour avoir des loisirs (rires).” Moins sous pression qu’auparavant, Anne-Sophie Jura savoure son nouvel équilibre. Et ça se ressent sur le tapis. “Inconsciemment, je souffrais d’un blocage. C’est pour cette raison que ma médaille en Argentine m’a fait du bien : elle m’a permis de comprendre que j’étais capable de m’imposer parmi les meilleurs.” Et tant pis si ce renouveau intervient un peu plus tard que pour les autres judokas…

“Je sais que la plupart des compétiteurs actuels participent à leur premier Euro avant 23 ans, note la championne de Belgique, mais je ne suis pas du genre à trop regarder ce que font les autres, que ce soit Charline (Van Snick, NDLR) ou une autre. Chacun avance à son rythme. L’important est surtout de ne pas regretter son tournoi. Et c’est pour ça que je compte bien me donner à fond.” Avec un objectif en tête ? “Anne-So” ne veut rien évoquer de précis. “Je ne pars peut-être pas favorite mais je donnerai le meilleur de moi-même, en espérant aller le plus loin possible et sans stresser inutilement.” Sans doute parce qu’elle ne part pas tout-à-fait dans l’inconnue à Kazan.

C’est que la Hennuyère a déjà été championne d’Europe U20 (2009) et médaille de bronze à l’Euro U23 de Varsovie (2014). “Je ne me fais aucun souci sur sa gestion d’un tel événement, conclut Cédric Taymans. Anne-Sophie a tout pour faire quelque chose de bien. Et je sais déjà que ce ne sera pas de la tarte pour sa première adversaire de la journée.”

© Alan MARCHAL

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