Dans une catégorie de poids où la concurrence est rude, Anne-Sophie Jura, affiliée au club du Top Niveau, est en train de se faire une place.
Anne-Sophie Jura (-48 kg), c’est un peu la «petite demoiselle» de notre judo belge. Un petit bout de femme qui affiche une volonté de fer et qui sait ce qu’elle veut. Et parmi ses souhaits, il y a le besoin de se faire une place parmi le gratin mondial chez les seniors.
Pour Anne-Sophie Jura, le travail paie peu à peu… © Alan MARCHAL
Pour y parvenir, décrocher des résultats lors de grands rendez-vous internationaux est primordial. Et la récolte a commencé en 2013. Si elle devait retenir trois moments de son année passée, Anne-Sophie retiendrait en premier lieu son podium à Madrid, ensuite sa magnifique médaille d’or aux Jeux de la Francophonie et enfin sa victoire à Boras. «Mon plus beau souvenir est ma troisième place décrochée lors de la manche de coupe du monde à Madrid au mois de juin. Lors de ce tournoi, j’étais vraiment bien. Il s’agissait en plus de mon premier résultat significatif chez les seniors, du coup, j’étais vraiment contente. Une surprise? Pas vraiment. Oui peut-être car c’était là une coupe du monde avec les meilleures judokates du moment. Par contre, non, car je savais que j’en étais capable. Le tout était d’être en forme à ce moment-là. C’est peut-être ça le plus dur dans notre sport: être bien physiquement et fort dans la tête lorsque les grands rendez-vous sont là.»
Anne-Sophie a ensuite enchaîné avec les Jeux de la Francophonie à Nice. «C’est une victoire qui m’a fait énormément de bien car j’ai réussi à faire preuve de maîtrise. Je sentais que je maîtrisais les choses lors de ces Jeux. En plus, il y a un clin d’œil sympa car en finale, je prends le dessus sur une Roumaine que je rencontre souvent et que j’avais battue il y a quelques années de cela en finale des championnats d’Europe juniors.»
La médaille d’or autour du cou, l’affiliée au Top Niveau Tournai a alors pris la direction de la Suède. À la manche de coupe d’Europe de Boras, elle est aussi montée sur la plus haute marche. «Cela se déroulait juste après Nice. J’avais encore de bonnes sensations et je sentais que je pouvais réaliser quelque chose de bien ce jour-là. J’ai battu deux Russes et une Allemande pour finalement décrocher la première place. J’étais de nouveau dans un bon jour.»
Dans une catégorie où la concurrence internationale est rude mais où la concurrence belge est également très relevée avec la présence de Charline Van Snick, Anne-Sophie Jura veut désormais confirmer. «Poursuivre en 2014 le chemin commencé en 2013 sera l’objectif. Je compte bien m’illustrer dès que ce sera possible dans les tournois européens et mondiaux, confie celle qui a obtenu un contrat de sportif professionnel à mi-temps à l’Adeps. Grâce à ce soutien, je bénéficie de l’aide d’un diététicien ou encore d’un psychologue du sport. Il y a plus de facilités pour s’entraîner. C’est un véritable plus, continue notre judokate qui cumule judo au très haut niveau et études supérieures pour être assistante sociale. À la base, je voulais devenir prof de géographie et d’histoire mais avec le judo, c’était dur d’être présente aux cours. On me l’a reproché, du coup, je me suis tournée vers le social. Pas à contrecœur car je me plais dans cette branche qui finalement me correspond bien mieux.»
Les journées sont donc bien remplies – «mais quand je me blesse, je m’ennuie vite» – pour Anne-Sophie Jura, originaire de Warquinies et qui est affiliée au club du Top Niveau Tournai depuis la fin 2009. «C’est un club familial où j’ai toujours pu compter sur les précieux conseils de Bernard Tambour», dit encore celle qui a aussi terminé l’an passé cinquième à Minsk et septième à Lisbonne et Rome.
© Loïc DEFOORT
