Matthias Casse sur le toit du monde à Paris

Publié le 9 February 2020

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Si la première journée du Grand Chelem de Paris n’a pas permis aux Belges de s’exprimer totalement, la journée de dimanche a été beaucoup plus heureuse. Surtout pour Matthias Casse.

Jour 1 – Sorties précoces pour les Belges

Charline Van Snick, Anne-Sophie Jura, Jorre Verstraeten et Dirk Van Tichelt, les quatre judokas belges engagés lors de la première journée du Grand Chelem de Paris, ont tous été éliminés dès leur premier combat, ce samedi au palais omnisports de Paris-Bercy.

Charline Van Snick (IJF 9) a été éliminée dès son premier combat en catégorie des -52 kg. La Liégeoise, 9e mondiale, exemptée de premier tour, s’est inclinée sur waza-ari au golden score au deuxième tour face à la Sud-Coréenne Bokyeong Jeong (IJF 23).

En -48 kg, Anne-Sophie Jura (IJF 43), bye au 1er tour, a été battue dans son premier combat par l’Espagnole Laura Martinez Abelenda (IJF 12). « Je lui ai offert la victoire en n’attaquant pas de manière assez agressive, ce qui a été considéré à juste titre comme une fausse attaque, explique la Boraine. Je me sentais bien mais cette faute stupide m’a rendue nerveuse. Je sais qu’un combat ne se passe pas toujours comme prévu mais je dois mieux réagir. »

Chez les messieurs, Jorre Verstraeten (-60 kg), 24e mondial, a perdu son premier combat face au Français Walide Khyar (IJF 19).

Dirk Van Tichelt a subi le même sort en -73 kg. Exempté de 1er tour, le Campinois de 35 ans a été sorti dès son premier duel, face au Tadjik Somon Makhmadbekov (IJF 19), vainqueur sur ippon.

« Je savais que c’était un grand talent, mais je suis fâché sur moi, a déclaré Van Tichelt. Tout se passe bien à l’entraînement mais pas en compétition. J’avais l’impression que je dominais physiquement mon adversaire mais il m’a complètement surpris. »

Jour 2 – Un premier Grand Chelem pour Casse

Matthias Casse, 22 ans, a remporté le prestigieux tournoi de Paris, ce dimanche au Palais omnisports de Paris-Bercy. En finale de la catégorie des moins de 81 kg, le N°2 mondial et vice-champion du monde a battu Sharofiddin Boltaboev (IJF 18). La décision est tombée après une minute dans le golden score quand l’Ouzbek a écopé de sa 3e pénalité pour non combativité, synonyme d’élimination.

Au cours d’un combat très fermé, au cours duquel Boltaboev, tombeur en demi-finales du Japonais Sotaro Fujiwara (IJF 6) et surtout du N°1 mondial l’Israélien Sagi Muki, champion du monde en titre, en quarts, a attendu – en vain – le contre. Son attentisme lui a valu un premier shido (avertissement) après près de deux minutes de combat, puis un 2e après 3:31. Quand le 3e a été adressé aux deux judokas après 61 secondes dans la prolongation, la médaille d’or revenait automatiquement à Matthias Casse.

Matthias Casse, vainqueur du Masters en 2019, décroche sa 4e médaille en Grand Chelem, après l’argent à Abu Dhabi en 2018 et le bronze en 2019 à Bakou et Düsseldorf. Il n’avait jamais fait mieux qu’une 7e place à Paris.

Matthias Casse avait débuté sa longue journée en dominant successivement le Russe Abas Azizov (IJF 64) par ippon, le Mongol Uuganbaatar Otgonbataar (IJF 23) par waza-ari et le Français Alpha Oumar Djalo (IJF 31) par ippon. En quarts de finale, il a sorti le Moldave Dorin Gotonoaga (IJF 49) par waza-ari et enfin le Portugais Anri Egutidze (IJF 16) par ippon en demi-finales.

Le champion du monde et N.1 mondial l’Israélien Sagi Muki n’a terminé que 7e à Paris. Casse qui comptait 815 points de retard au classement mondial devrait se rapprocher de la première place.

Matthias Casse est le 8e Belge à s’imposer dans le prestigieux tournoi de Paris, le premier depuis qu’il a été labelisé Grand Chelem en 2009.

Philip Laats (-65 kg) en 1991, Koen Sleeckx (-73 kg) en 2002, Christel Deliège (-52 kg) en 1990, Gella Vandecaveye (-61 kg) en 1993, 1994, 2002 et 2003, Ulla Werbrouck (-70 kg) en 2000 et 2001 et (-72 kg) en 1995, Catherine Jacques (-70 kg) en 2006 et Brigitte Olivier (+78 kg) en 1998 sont les autres Belges vainqueurs dans la capitale française.

Willems, plus proche des JO mais “déçue”

Egalement en lice ce dimanche, Gabriella Willems (IJF 29), 22 ans, a vu son parcours s’arrêter en  huitièmes de finale dans sa catégorie (-70 kg). Mais notre compatriote, qui aura quand même accédé au 3e tour du tableau, n’en réalise pas moins une bonne opération dans la course à la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo.

Jamais vraiment été mise en difficulté par la Sud-coréenne Kim Seongyeon (IJF 28) dans son premier combat, la Liégeoise, qui a le plus souvent pris l’initiative face à une adversaire aussi agressive, s’est imposée sur waza-ari après 55 secondes en prolongation.

Gabriella Willems a ensuite infligé un waza-ari dès la première minute du combat suivant face à l’Américaine Chantal Wright (IJF 72), puis un deuxième, synonyme d’ippon, une minute plus tard

« J’ai sans conteste beaucoup progressé mentalement et sur le plan offensif cette année », estime Gabriella Willems, que l’on a ensuite vue revenir en zone mixte au bord des larmes, après sa défaite en huitième de finale contre l’Ecossaise Sally Conway, deuxième mondiale et médaille de bronze des JO de Rio en 2016 et au mondial 2019 de Tokyo.

La Belge avait d’emblée assiégé sa rivale, qui l’a surprise en contre par un ippon parfait après une minute et demie de combat.

« Je suis à la fois fâchée et déçue, avoua-t-elle. Parce que c’est précisément dans ce genre de duel que je veux désormais me montrer l’égale des meilleures. J’ai de l’énergie à revendre, mais cela ne m’a pas encore permis de faire tomber les reines de la catégorie. Ce que je trouve vraiment très dommage… »

Classée 29e au ranking olympique avant de monter sur le tapis de Bercy, Gabriella Willems a désormais pratiquement en poche son billet pour Tokyo.

D’autant que sa principale rivale Roxane Taeymans (IJF 30) a de son côté perdu son premier duel face à la Française Margaux Pinot (IJF 5), médaille de bronze des Mondiaux 2019.

« Oui mais Tokyo n’est pas le souci du moment, conclut Willems. Mon objectif immédiat, c’est de battre une fois quelqu’un(e) comme Sally Conway… »

© Belga

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