Mansour, un livre en attendant son retour en compétition

Publié le 1 November 2018

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Tenue éloignée du circuit international depuis qu’elle a été victime d’une commotion cérébrale fin février, la judoka bruxelloise tente de garder le moral. Et ce, même s’il lui est toujours impossible de s’entraîner normalement.

Le 21 février 2018. Ce jour-là, Lola Mansour est victime d’une commotion cérébrale lors d’un de ses derniers entraînements de la semaine. Migraines, nausées, fatigue,… La Bruxelloise doit renoncer au Grand Chelem de Düsseldorf (organisé du 23 au 25 février) où elle avait à cœur de défendre sa médaille de bronze obtenue en 2017. Depuis lors, elle n’a plus combattu dans un tournoi officiel.

“Comme tous les judokas, j’ai pris l’habitude de prendre des coups, y compris au niveau de la tête. Seulement, dans ce cas-ci, la douleur était différente, se souvient la jeune femme (24 ans). J’ai vite compris que ce n’était pas un choc comme les autres: j’étais désorientée et je me sentais mal. Malheureusement, j’ai sans doute minimisé un peu les faits. À la veille du Grand Chelem de Düsseldorf, j’étais dans le déni et je ne voulais pas même envisager l’idée de déclarer forfait pour une compétition de cette importance. Au pire, je pensais qu’il me suffirait de me reposer un peu pour que ça passe. Mais ça n’a pas été le cas… Du tout.”

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Près de huit mois après son accident, Lola Mansour n’a toujours pas retrouvé le rythme d’entraînements qui était le sien en début d’année. “Encore maintenant, j’évite de trop forcer pendant les séances auxquelles je participe car, dans le cas contraire, je sais que je vais le payer et être victime de grosses migraines qui vont m’empêcher de dormir, par exemple. Certains jours, la douleur est tellement forte que je ne supporte plus la lumière ou le bruit. Bref, c’est vraiment pénible.” Une convalescence d’autant plus compliquée que la judoka ne sait pas quand elle recouvrera toutes ses capacités.

“Physiquement, je fais encore quelques entraînements mais ça reste assez léger par rapport à ce que je pouvais faire avant ma commotion. Concrètement, je m’interromps avant de rencontrer de trop gros soucis de concentration ou de psychomotricité, détaille ainsi celle qui avait déjà vécu une longue absence (un peu moins d’un an) en raison d’une luxation de l’épaule. Et c’est peut-être ça qui me frustre le plus… Quand vous êtes victimes d’une élongation ou d’une fracture, vous avez vite une idée précise du protocole à suivre pour vous retaper et du temps que ça prendra. Mais dans le cas d’une commotion cérébrale, ce n’est pas du tout la même chose. La seule chose à faire pour que ça aille mieux, c’est attendre. Et attendre que le corps reprenne sa marche en avant, c’est parfois difficile à gérer à la fois physiquement et émotionnellement.”

Heureusement, la Bruxelloise, qui conserve l’espoir de revenir bientôt sur les tatamis, garde le moral. Grâce à un roman notamment. Le sien.

Un livre et un prix pendant sa convalescence

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En effet, même loin des tapis, Lola Mansour parvient à s’illustrer. Début octobre, elle a ainsi été récompensée du Prix Jeune Public Brabant wallon de la Fondation Laure Nobels pour “Ceinture banche”, son premier ouvrage – “une autofiction”, comme l’appelle l’athlète – dans lequel elle mêle réalité, fiction… et “un peu de judo”.

“Concrètement, j’ai commencé à écrire cette histoire à 17 ans, alors que je partais en stage à l’étranger notamment, raconte-t-elle. C’était une façon pour moi de m’évader un peu et de passer le temps entre les entraînements sans pour autant consommer trop d’énergie. À l’époque, peu de gens savaient ce que je faisais sur mon ordinateur. La première fois que j’ai décidé de partager ce que j’avais écrit, c’était il y a deux ou trois ans. J’ai envoyé mon texte à ma mère pour connaître son avis. Et visiblement, ça lui a tellement plu qu’elle a décidé de l’envoyer, sans m’avertir, au concours de la Fondation Laure Nobels. C’est là que tout a commencé…”

© Ker Editions

“Un peu effrayée à l’idée qu’on publie ce que j’avais écrit dans mon coin”, la multiple médaillée internationale a profité de sa convalescence pour peaufiner son livre.

“J’aime beaucoup lire et écrire mais les études et le judo ne m’ont jamais laissé le temps de m’y consacrer totalement. Mais ça ne veut pas dire non plus que je n’ai jamais songé à écrire des bouquins… Un moment, je m’étais même renseignée sur des études d’écriture créative qui se donnaient au Canada. Disons que je ne me suis jamais dit que j’allais sortir un premier livre aussi rapidement. J’ai encore pas mal de pudeur par rapport à ce qui m’arrive. «Ceinture blanche», à mes yeux, c’était surtout un exercice d’écriture à la base.”

«Ceinture blanche» (104 p.), Ker Éditions

© Alan MARCHAL

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