La bonne étoile de Berger, de Herstal à Tel Aviv en passant par Rome

Publié le 25 April 2018

Partagez cet article

Tout comme Mina Libeer (-57 kg) et Joran Schildermans (-60 kg), Sophie Berger (-78 kg) prendra part à ses premiers championnats d’Europe seniors à Tel Aviv. Une participation encore inespérée il y a quelques semaines.

« J’y ai toujours cru et maintenant je suis récompensée de mes efforts. » A 21 ans, Sophie Berger connaît le prix de sa première participation aux championnats d’Europe seniors. C’est que la judoka liégeoise a pas mal cravaché ces dernières années, sur et en dehors des tapis…

Car, si la sociétaire du J.C. Mons peut se targuer d’avoir débuté sa première année chez les seniors avec trois podiums européens (Rome, Varsovie et Uster) en moins d’un mois, tout n’a pas toujours été aussi évident pour elle. Ainsi, pendant de longues années, le quotidien de la judoka, qui est montée d’une catégorie de poids (des -70 kg à -78 kg) il y a quelques mois à peine, a été rythmée par des régimes parfois sévères.

« Je me souviens de plein de tournois où j’ai eu beaucoup de mal à me défaire des trois derniers kilos qu’il me restait à perdre, raconte-t-elle. Dans certains cas, il m’arrivait même de devoir perdre jusqu’à 7 kilos à une semaine de la pesée. C’était une vraie frustration ! Non seulement parce que ça me dégoutait d’aller en compétition, mais aussi parce qu’il y avait une grosse différence entre la Sophie des entraînements, qui était bien en jambes et qui travaillait vraiment bien, et la Sophie des tournois qui avait du mal à récupérer des efforts fournis pour perdre du poids. Heureusement, c’est derrière moi tout ça.»

“Pour certaines compétitions, il m’arrivait même de devoir perdre jusqu’à 7 kilos à une semaine de la pesée.”

Soulagée de ne plus devoir se faire violence avant chaque compétition, Sophie Berger pense donc désormais exclusivement à son judo « depuis bientôt six mois, lorsque je suis montée de catégorie pour de bon lors des interclubs ». Ce qui se voit sur les tapis. « Je me sens bien mieux qu’avant, comme libérée. Et puis, l’avantage que j’ai maintenant en moins de 78 kg, c’est que j’ai gardé l’explosivité des moins de 70 kg et que je suis donc un peu plus rapide que la moyenne des filles que je combats. » Reste que la première compétition d’importance de la saison n’a pas été aussi réussie que prévue pour la jeune judoka.

“Depuis que j’ai été médaillée de bronze aux championnats du Monde cadets, je sais que j’ai ça en moi. Il fallait juste que ça sorte à nouveau, en fait.”

« L’Open de Herstal (qui s’est déroulé en février, NDLR) a été difficile à digérer pour moi. Je devais faire un podium pour être sélectionnée pour les European Open et j’ai été battue en demi-finale et en petite finale sur des décisions arbitrales discutables. Ce jour-là, j’ai quitté Liège en me disant que j’avais tout gâché mais, au final, la Fédération m’a quand même donné la chance de participer à mon premier European Open, à Rome. » Rome où la jeune judoka a décroché le bronze au terme d’une journée presque parfaite. « En Italie, je n’ai jamais pensé à l’enjeu que ma petite finale pouvait représenter, se souvient Sophie Berger. J’ai juste profité au maximum de la compétition et le résultat était un peu la cerise sur le gâteau. » S’ensuivent alors deux nouveaux podiums en quelques semaines et… une sélection pour l’Euro de Tel Aviv.

« Je savais que j’étais capable de décrocher des médailles dans de grands tournois tels que Rome mais il fallait encore pouvoir le prouver, explique Sophie Berger. Je suis très heureuse de l’avoir fait rapidement et je me dis que j’ai bien fait de croire en moi. Depuis que j’ai été médaillée de bronze aux championnats du monde cadets (en 2013, NDLR), je sais que j’ai ça en moi. Il fallait juste que ça sorte à nouveau, en fait. »

Quant à l’Euro, la Liégeoise espère juste en profiter un maximum. « Je souhaite surtout pouvoir enchaîner les combats. Je suis consciente de ne pas être encore au niveau des meilleures, mais si je parviens à prouver que j’ai ma place dans un tournoi de ce niveau, je serai déjà très satisfaite. »

© Alan MARCHAL

Partagez cet article

Back to Top