Fraîchement transféré à l’IGW, Benjamin Harmegnies vient de décrocher un 5e titre national très symbolique.
C’est le 5e titre national de Benjamin Harmegnies chez les seniors. © EdA – Alan MARCHAL
Et de cinq ! Pour la cinquième fois de sa carrière, Benjamin Harmegnies (+100 kg) s’est imposé, ce samedi, en finale des championnats de Belgique. Une victoire logique mais surtout symbolique pour un judoka en plein renouveau.
«Je suis très heureux de remporter ce titre, sourit le nouveau champion de Belgique, encore un peu essoufflé par son dernier combat. Ça représente beaucoup de choses pour moi… Après les mois compliqués que je viens de vivre, c’est tellement important de repartir sur de bonnes bases.»
Absent des rendez-vous majeurs de 2014 en raison d’une blessure au genou qu’il avait mis longtemps à soigner complètement, le Borain d’origine – qui a fait toutes ses classes au Grand Hornu avec les frères Bottieau – a connu une année 2015 plutôt mouvementée. Et ce n’est pas faute d’avoir fait un bon retour. Médaillé à l’Open de Visé mais surtout lors des World Cup de Santiago et Montevideo, en début d’année, Benjamin Harmegnies a notamment été perturbé par ses relations conflictuelles avec la Fédération flamande (VJF) avec laquelle il se préparait jusqu’il y a peu. «La VJF et moi n’étions plus vraiment sur la même longueur d’ondes, raconte l’ancien sociétaire du Banzai Nazareth, près de Gand. On avait des visions différentes de ce qu’il fallait faire pour atteindre mes objectifs et aller aux Jeux Olympiques: on allait s’entraîner ou combattre dans des endroits pas très judicieux selon moi À l’inverse, je me suis rendu compte que ce qui se faisait du côté francophone (FFBJ) correspondait plus à mes attentes. Et c’est pour cette raison que j’ai choisi de revenir en Wallonie.» Avec, comme nouveau point de chute depuis deux mois, l’Inter Gembloux-Wavre.
L’Asie dans le viseur
«Ce qui m’a plu avec le staff de la FFBJ, c’est qu’il a rapidement mis en place un agenda et des séances d’entraînements qui me correspondaient, explique le colosse. Sportivement, j’avais par exemple besoin de retravailler ma technique et c’est ce qu’on fait désormais. Tout est pensé pour que je sois à l’aise: je sens que les entraîneurs me font confiance et ça me donne confiance. »
© EdA – Alan MARCHAL
Aujourd’hui 54e au ranking mondial, Benjamin Harmegnies repart de l’avant. La preuve en octobre au Grand Chelem de Paris où il a sorti l’Égyptien Islam El Shehaby, 26e mondial, et ce samedi, à Bruges, où il n’a pas traîné pour se qualifier pour une finale face à Aymerick Glowacki. «Ce dernier combat n’était pas aussi facile que les précédents: l’intensité était plus élevée et j’ai dû y aller plus fort. De façon générale, je suis satisfait de mon championnat de Belgique. J’ai bien combattu, je suis resté concentré et j’ai montré que je suis capable de faire de très bonnes choses quand tout se met en place. » Reboosté, le militaire de carrière espère profiter de son cinquième sacre national pour se relancer définitivement: «Le potentiel est là mais à présent il faut que je puisse répéter ces bonnes performances afin de grappiller des places au classement international et décrocher des points en vue de Rio qui reste mon objectif principal. » Une dernière ligne droite que l’Intériste entamera dès les prochaines semaines, en Corée et au Japon où il combattra dans l’espoir d’imiter un certain Joachim Bottieau qui avait aussi choisi le National comme trampoline en 2014 avant de remporter l’argent au Grand Prix de Jeju.
© Alan MARCHAL
