Christophe «Hulk» Vandijck, du judo au MMA

Publié le 21 October 2015

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Alors que les championnats nationaux approchent, rencontre avec Christophe Vandijck, un ancien champion de Belgique, devenu pro… en MMA.

© EdA - Alan MARCHAL

Vandijck s’est vite adapté au MMA: il a remporté 7 de ses 8 combats pros. © EdA – Alan MARCHAL

En 2010, Christophe Vandijck, judoka de l’Inter Gembloux-Wavre, remportait son dernier titre national à Renaix. Cinq ans plus tard, c’est à Helmond, à une quinzaine de kilomètres d’Eindhoven, que le Bruxellois d’origine, 30 ans, poursuit sa carrière sportive. Une carrière qu’il ne mène plus sur les tatamis mais bien dans une cage de MMA (Mixed Martial Arts).

«J’ai arrêté le judo après avoir connu une grosse déception, raconte l’ancien Intériste. L’envie et le plaisir n’y étaient plus: je faisais beaucoup de sacrifices et d’entraînements pour peu de reconnaissance. Je me suis alors tourné vers le MMA comme me l’avait conseillé un autre judoka qui venait aussi d’arrêter.» Rapidement, les entraînements s’enchaînent et Christophe Vandijck remporte ses premières victoires en compétition. Pour celui qu’on surnomme «Hulk», c’est le début d’une deuxième carrière.

Avec sept victoires contre une seule défaite, l’ancien judoka ne met que quelques mois à se faire un nom dans le milieu. «Mon expérience sur les tatamis m’a beaucoup aidé au début, se souvient-il. Même si j’avais encore beaucoup de progrès à faire dans les enchaînements pieds poings, je me défendais déjà très bien dans le corps à corps. Et ce, que ce soit en amenant mes adversaires au sol via une projection ou en lui imposant une soumission via un étranglement par exemple.» Un style propre qui a permis à Christophe Vandijck de taper dans l’œil d’une prestigieuse organisation de Mixed Martial Arts, One FC.

«J’ai signé un contrat d’exclusivité avec cet organisme, explique «Hulk». Mais ça n’a duré que quelque temps seulement: j’ai remporté le seul duel que leurs dirigeants m’ont proposé avant que je ne me décide à partir. Pourquoi? Parce que je ne combattais pas assez et qu’il m’était impossible de gagner correctement ma vie. » Car, contrairement aux idées reçues, l’ex-Intériste n’est pas devenu riche du jour au lendemain. Loin de là… «Souvent, les gens pensent que le MMA est une sorte d’Eldorado financier où il est super facile de se faire de l’argent. Mais ce n’est pas vrai du tout. Seuls quelques Européens parviennent à bien vivre de cette passion, mais pour les autres, ce n’est pas facile tous les jours.» Et Christophe Vandijck de parler de son expérience personnelle: «J’investis beaucoup de ma poche pour m’entraîner correctement. Par exemple, j’ai déménagé à Tongres pour me rapprocher des Pays-Bas et de mes principaux lieux d’entraînements, le CSA d’Helmond et le Crossfit de Hasselt. Rien qu’en essence, je dépense jusqu’à 400 euros pour me rendre à droite et à gauche. Et je ne parle pas de mes déplacements à Stockholm ou ailleurs, dans des stages européens nécessaires à ma progression. Tout ça, ce n’est pas donné! Il me faudrait bien entre trois et quatre combats par an pour rentrer dans mes frais. Ou alors, il faut compter sur des sponsors…» Mais là aussi, ça coince.

«Le problème avec le MMA, c’est l’image que ça renvoie auprès des gens qui ne connaissent pas ce sport. Souvent, il le trouve violent alors qu’ils n’ont jamais vu un combat. Mais c’est faux. C’est peut-être impressionnant mais pas effrayant. Et donc, ça refroidit les possibles investisseurs. Aujourd’hui, excepté Booster Fight Gear qui m’aide, je dois me débrouiller seul ou presque. C’est dommage car aux États-Unis, c’est plutôt le contraire: ce sport brasse pas mal d’argent car il y a beaucoup de retombées médiatiques autour des nombreux combats qui y sont programmés.» De là à s’imaginer au sein l’Ultimate Fighting Championship, le plus grand championnat du genre – l’équivalent de la NBA en basket-ball –, il n’y a qu’un pas que Christophe Vandijck franchit allègrement. «C’est mon rêve depuis le début. L’UFC, c’est un peu les JO du MMA, c’est pour ça que je m’entraîne. Pour mon entraîneur, tout dépendra des deux prochaines années, mais j’y crois dur comme fer.» Et – qui sait? – peut-être sera-t-il le deuxième Belge, après Tarec Saffiedine, à intégrer l’UFC.

© Alan MARCHAL

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