Benjamin Harmegnies: “Je ne veux rien négliger en vue des Jeux”

Publié le 5 February 2015

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Deuxième de l’Open de Visé pour sa première compétition de l’année, Benjamin Harmegnies (+100 kg), blessé durant de longs mois, espère surtout que cette médaille d’argent lancera définitivement sa course aux Jeux.

© EdA - A.M.

Benjamin Harmegnies a fait plaisir à ses supporteurs à Visé. © EdA – A.M.

Malgré sa défaite en finale de l’Open de Visé par le Français Nabil Zalagh, Benjamin Harmegnies – qui peut compter sur le soutien de la Défense – est heureux d’avoir lancé sa saison en Belgique: «J’espère que c’est le début d’une année réussie». Rencontre.

Benjamin Harmegnies, pour votre premier tournoi de l’année, vous passez tout près de la victoire: comment avez-vous vécu cette journée ?

À vrai dire, ce n’était pas une journée exceptionnelle. Je suis un peu déçu d’être battu en finale car on vient toujours pour gagner, surtout en Belgique. C’est un peu frustrant mais je n’en fais pas une montagne pour autant. L’objectif principal était ailleurs: après trois grosses semaines de préparation, à Eupen et au Japon notamment, Visé constituait surtout une bonne reprise. Venir ici était l’occasion de se remettre au maximum du jetlag et de regoûter à la compétition avant de m’envoler pour Sofia et Düsseldorf.

Vous vous tenez le coude gauche… Rien de grave ?

Non, rien de trop grave, je pense. J’ai subi une clé de bras bien engagée en demi-finale mais c’est une douleur qui devrait passer. C’est en tout cas beaucoup moins sérieux que ma blessure au genou.

Cette blessure vous avait gâché votre année 2014, c’est ça ?

Oui, une déchirure des ligaments croisés antérieurs au genou gauche m’a posé énormément de soucis l’an passé. Cela s’est passé en début d’année, à la World Cup de Casablanca, et ça m’a pris 9 mois pour revenir.

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Benjamin Harmegnies veut profiter de l’année qui vient pour se rapprocher un maximum de Rio 2016. © EdA – A.M.

Être écarté des tapis pendant aussi longtemps n’a pas été facile à vivre…

Non seulement c’est dur de ne pas pouvoir combattre mais c’est aussi très frustrant: il y a par exemple un gars que j’ai battu en finale en 2013 à Glasgow qui est actuellement 8e mondial. Dans ce genre de cas, on se dit qu’on perd du temps inutilement et qu’on devrait être au même niveau que cet adversaire-là. Mais bon, être blessé, c’est ça aussi la vie d’un sportif de haut niveau. J’espère juste que ça ne m’arrivera plus. C’est pourquoi je fais encore plus attention à moi.

C’est-à-dire?

Je tente de gérer au mieux tout ce qui m’entoure. J’ai d’ailleurs un nouveau staff qui me suit. Et puis, je reste très vigilant sur ce que je mange par exemple. On me dit souvent que je peux manger tout ce que je veux parce que je suis lourd, mais ce n’est pas vrai: je fais attention à mon alimentation car je ne veux pas ressembler à un sumo. Si je mange une grosse mitraillette à la belge, ça ne passera jamais sur le tapis. Il faut faire la balance entre ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire. Bref, je suis pro sur et en dehors des tapis.

Dans ce contexte, la perspective des Jeux doit vous booster, non?

C’est évident. Je mets tout en place pour réussir. Quand on va aux Jeux, tout le monde est fort: les bons résultats et les médailles dépendent alors d’autres petits paramètres. Je ne veux rien négliger: physique, mental, technique. Dans ma malchance, j’ai la chance que ma blessure au genou est arrivée l’année passée et pas plus près de Rio.

Rio, c’est votre objectif principal des prochains mois?

Clairement. L’objectif de cette année, c’est de se rapprocher un maximum de Rio. C’est pour ça qu’après Düsseldorf, je pars pour les World Cup qui se déroulent au Chili et en Uruguay. Je veux prendre un maximum de points pour approcher les Jeux. Et puis, ça sera aussi une bonne préparation en vue des championnats d’Europe.

Un coach mental «très important»

C’est Benjamin Harmegnies qui l’affirme lui-même: «Si je termine deuxième à Visé, c’est grâce à Geoffrey Mahieu, mon nouveau coach mental. Alors que je me sentais fatigué physiquement de mes dernières semaines de préparation, c’est lui qui m’a donné les conseils nécessaires pour passer les tours et aller jusqu’en finale. Sans lui, je n’aurais certainement pas été si loin dans la compétition.»

Présent pour la première fois en compétition aux côtés du multiple champion de Belgique, Geoffrey Mahieu explique avoir surtout recentrer Benjamin Harmegnies. «Mon boulot n’est pas de le conseiller techniquement. Ma tâche est d’observer sa façon de se tenir sur le tapis et de tenter de modifier son comportement pour qu’il soit plus performant.»

Adepte de l’hypnose – «mais pas l’hypnose de foire qu’on peut voir parfois à la télévision» -, le coach mental de Benjamin Harmegnies croit en son patient: «C’est un athlète qui comprend très vite ce qu’on lui explique.» De quoi maximiser ses chances pour les Jeux.

© Alan MARCHAL

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