La “belge” entrée de Sarah Loko

Publié le 25 October 2014

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Sacrée lors du championnat régional de ce week-end, la Française Sarah Loko (IGW), en quête d’un passeport belge, a fait sensation à Basècles.

Si son visage n’est pas encore très familier de tous les judokas belges, son nom et son palmarès l’ont précédée au championnat régional qui se déroulait ce week-end à Basècles. Très attendue, la Française Sarah Loko (28 ans), multiple médaillée sur la scène internationale, n’a pas déçu pour sa première sortie en Belgique.

© Carlos Ferreira (FFBJ)

© Carlos Ferreira (FFBJ)

Sacrée championne régionale après avoir enchaîné les pions, la Parisienne d’origine, aujourd’hui affiliée à l’Inter Gembloux-Wavre, a donné le ton: «Je ne suis pas là pour jouer!» D’excellents débuts pour celle qui espère rapidement combattre sous les couleurs belges. Car, plus qu’une sortie de gala, la présence de Sarah Loko (-63 kg) à Basècles avait pour objectif d’amorcer sa naturalisation.

«Depuis 10 ans que j’ai intégré l’élite en France, je n’ai jamais eu l’occasion de participer aux Jeux olympiques, raconte l’ancienne lauréate des World Cup de Prague et du Caire. Parce que j’étais en concurrence avec Automne Pavia (médaillée de bronze aux JO 2012, NDLR) et Clarisse Agbegnenou (championne du monde en titre, NDLR), je suis déjà passée de peu à côté de deux Olympiades. Je ne veux pas que l’histoire se répète une troisième fois. Et comme mes chances de me qualifier pour Rio 2016 sont très fortement réduites après une grosse blessure au pied dont j’ai été victime fin 2012, je me suis dit que la meilleure solution serait peut-être de se tourner vers un autre pays.»

Une «Lokomotive»

© Carlos Ferreira (FFBJ)

© Carlos Ferreira (FFBJ)

Aujourd’hui en pleine bourre pour retrouver son meilleur niveau après une année (presque) blanche en 2013 – «Je m’entraîne un maximum… Même le week-end, je suis sur le pont parce que je me dis que c’est bien de s’entraîner quand les ennemis dorment» -, Sarah Loko a choisi la Belgique pour prendre sa «revanche» et prouver qu’elle mérite sa place aux Jeux. «À partir du moment où j’ai choisi de combattre pour un autre pays, mon regard s’est logiquement tourné vers la Belgique, explique la Française. Déjà, le projet que la Fédération me proposait me convenait parfaitement… Par exemple, ici, personne ne m’a demandé de redescendre dans mon ancienne catégorie de poids (-57 kg, NDLR), ce que je ne voulais pas. Ensuite, j’ai senti leur envie de faire de moi un des référents du judo féminin en Belgique. Avec mon expérience, je peux aider Charline Van Snick à tirer les autres filles vers le haut. Et puis, d’un point de vue plus personnel encore, cette naturalisation me tient à cœur car je suis d’origine congolaise et mes parents ont étudié dans des écoles belges.» Autant de raisons qui, en plus du «superbe accueil reçu lors de précédents passages» en Wallonie, ont convaincu la 5e de l’Euro 2012 de traverser la frontière et à rejoindre l’IGW. Et ce, malgré les critiques…

«On dit parfois de moi que je suis une mercenaire, mais ce n’est pas le cas! Je ne change pas de pays pour l’argent comme certains. Si ce n’était qu’une question d’argent, j’aurais mieux fait de rester en France où mon club me payait bien et où j’avais de gros sponsors qui me soutenaient.» Animée par l’envie de bien faire, Sarah Loko veut s’imposer comme la référence de sa catégorie en Belgique. «Faire partie du club dirigé par Cédric Taymans (le directeur technique de la Fédération, NDLR) ne change rien pour moi: ma place pour les Jeux, je la gagnerai avec mon sérieux, mon professionnalisme et mes résultats.» Première étape de sa course aux Jeux, le championnat régional n’a en tout cas pas posé beaucoup de problèmes à la judoka française.

Sacrée championne dans sa catégorie au terme d’une matinée où elle a battue d’entrée Sandrine Billiet, sa principale concurrente dans sa catégorie, Sarah Loko vise logiquement le titre national. «Ce serait la meilleure façon de marquer les esprits et de m’imposer en Belgique.» Avant de déjà se rappeler aux bons souvenirs des judokas européennes.

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