Bénin : des rues aux tatamis grâce à une Belge

Publié le 3 June 2014

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Au Bénin dans le cadre d’un projet de fin d’études, Céline Pany, une Binchoise, s’est servie du judo pour redonner une place dans la société à des jeunes en difficulté.

« Une aventure extraordinaire ! » Céline Pany a beau être revenue du Bénin depuis quelques semaines déjà, elle reste toujours aussi habitée au moment d’évoquer son voyage africain. C’est que la jeune femme a eu l’occasion d’y monter un projet fort et humain.

© Céline Pany

Pendant plusieurs mois, Céline Pany a initié les enfants des rues au judo. © Céline Pany

Future éducatrice spécialisée en activités socio-sportives, la Bruxelloise d’adoption a en effet choisi de se rendre en Afrique pour y réaliser son projet de fin d’études. « J’avais très envie de bouger pour ce TFE, se souvient Céline. Je me suis alors renseignée et j’ai découvert « Terres Rouges », une association qui mène des activités psychosociales en Afrique au bénéfice des personnes les plus vulnérables. Je les ai contactés en leur expliquant que je souhaitais leur donner un coup de main tout en leur proposant de nouvelles perspectives. C’est comme ça que tout a commencé… » Et c’est comme ça que la jeune femme s’est retrouvée au Bénin avec… son judogi dans ses bagages, dans l’espoir d’aider des enfants des rues à se réinsérer dans la société.

Car, si Céline Pany collait parfaitement au profil recherché par l’association belge, la Binchoise a eu la bonne idée d’apporter sa touche personnelle au projet de « Terres Rouges ». « Je fais du judo dans la vie de tous les jours. Je sais à quel point ce sport peut être bénéfique pour les personnes qui le pratiquent, aussi bien sportivement qu’humainement. C’est pourquoi j’ai demandé à pouvoir l’intégrer dans mon travail avec les enfants que je croisais là-bas. » Un souhait exaucé « et soutenu » qui a donc permis à la sociétaire du Poséidon Ryu de donner des cours de judo à plusieurs jeunes Béninois.

Un projet pérennisé

« Avant de m’envoler en Afrique pour trois mois, j’ai fait appel aux judokas belges afin qu’ils m’aident à collecter des kimonos dont ils n’auraient plus d’utilité, raconte-t-elle. Sur place, les enfants ont vraiment accroché. Alors qu’ils sont très mal vus par la population locale car la plupart volent pour se nourrir ou pour survivre, ils ont réussi à appliquer les valeurs du judo. Des valeurs comme l’honnêteté et le respect qu’ils avaient parfois du mal à suivre à cause des aléas de la vie. »

© Céline Pany

Avant de partir, la judoka belge a mis en place un programme de collaboration entre un club de judo local et les enfants des rues qui souhaitaient continuer sur les tatamis. © Céline Pany

Déjà félicitée pour son action par les responsables de « Terres Rouges », la judoka de Binche a eu la bonne surprise de voir pérenniser son projet après son départ. « Peu de temps avant que je ne quitte le Bénin, les enfants m’ont demandé s’ils pouvaient continuer à faire du judo. Ça m’a fait plaisir car cela veut dire qu’ils en ont tiré quelque chose de positif. Du coup, on a mis sur pied une collaboration entre les jeunes de l’association et un club local. C’est génial, surtout quand on sait que ça permettra à des enfants des rues de se mélanger de façon régulière à d’autres Béninois. »

Aujourd’hui rentrée en Belgique, Céline Pany n’oublie pas le travail qu’elle a effectué en Afrique. Et espère déjà pouvoir remettre le couvert au Congo : « Un projet similaire est en train de naître avec un membre de ma famille. »

© Alan MARCHAL

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