La VJF réagit aux témoignages de comportements dégradants

Publié le 30 May 2017

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La fédération flamande de judo (VJF) a affirmé ce lundi soir prendre à bras-le-corps la problématique des comportements abusifs ou inappropriés, après que des témoignages d’ex-judokas sont apparus dans les médias flamands ces derniers jours, évoquant une atmosphère machiste avec son lot de dénigrement verbal et d’agissements inadéquats à caractère sexuel.

La VJF doit faire face à plusieurs plaintes pour harcèlement sexuel. © Reporters (Illustration)

La fédération flamande a tenu une réunion de son conseil d’administration hier soir sur cette question, et a tenu ensuite à souligner dans un communiqué les outils existants censés permettre de combattre ces dérives.

« La Fédération flamande de judo a un organe objectif et indépendant qui peut examiner des plaintes et se prononcer: la commission de discipline. Tous ceux qui ont été victimes d’un comportement abusif ont le droit de déposer une plainte auprès de cet organe, ce que nous soutenons pleinement, en tant que fédération, souligne la VJF. Nous allons examiner si elle est suffisamment accessible, et/ou si nous devons prendre d’autres initiatives telles qu’un point de contact spécifique auquel les athlètes pourraient discrètement parler ». La fédération encourage d’ailleurs tous les clubs, entraineurs et judokas, à utiliser au maximum les outils et campagnes déjà mis en place, ajoute-t-elle.

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Ces derniers jours, les témoignages d’Ann Simons, médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Sydney en 2000, ont secoué le monde du judo en Belgique. Selon elle, une « culture d’intimidation sexuelle » régnait au sein de la fédération durant sa formation et sa carrière. Les remarques « dénigrantes, souvent teintées sexuellement » étaient monnaie courante, y compris visant des jeunes filles encore adolescentes, affirme l’ex-judoka. D’autres ex-judokas ont ensuite, durant le week-end, appuyé les dires d’Ann Simons dans les médias, dont l’ancienne championne de Belgique junior Niki Heylen, qui affirme avoir été écartée après avoir rapporté des propos inadéquats. Une autre ex-judoka indiquait quant à elle que les coachs avaient facilement des mains baladeuses.

Selon la fédération flamande de judo, ces accusations visent cependant « différentes personnes au sein et en dehors de notre structure, et pas seulement une seule personne, qui est encore active chez nous ». Ann Simons avait en effet clairement visé un entraîneur, qui, contacté par les médias, nie tout comportement anormal. Ce coach travaille actuellement pour la VJF.

« Les faits qu’évoquent Ann Simons ont été discutés en 2006 avec toutes les parties, dont le COIB, avance encore la VJF. Le conseil d’administration souhaite rassembler à nouveau les parties impliquées, avant d’envisager d’autres actions ».

Le ministre des Sports s’en mêle

Interrogé par Radio 1 ce mardi matin, le ministre flamand des Sports, Philippe Muyters (N-VA), compte bien suivre de près ce dossier brûlant.

« Je vois des choses positives malgré tout, a-t-il déclaré à la radio néerlandophone. Je vais donc suivre tout ça de près. Je compte bien demander à la Fédération flamande de judo comment ils comptent s’organiser pour mettre sur pied un point de contact, faire en sorte que les plaintes soient bien prises en charge, comment ils comptent s’y prendre avec les témoins… Je vais leur demander de m’informer de chacune de leur initiative. »

S’il assure qu’aucun élément n’indique que la VJF ne prenait pas au sérieux les problèmes de harcèlement sexuel, Philippe Muyters précise qu’il est « essentiel que tout athlète puisse faire son sport sans craindre d’être victime d’un comportement inapproprié. »

© Belga (Avec A.M.)

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