Malgré le forfait de Dirk Van Tichelt, c’est une délégation belge très dense mais aussi très jeune qui se présente aux championnats d’Europe de Varsovie. La preuve avec la première sélection des juniores Myriam Blavier et Gabriella Willems.
Willems compte bien profiter de son premier Euro chez les seniors. © EdA – Alan MARCHAL
A l’image de la Fédération flamande (VJF) qui envoie Jorre Verstraeten et Matthias Casse en Pologne, la Fédération francophone de judo (FFBJ) a choisi de donner sa chance à deux jeunes judokas pour l’Euro qui débute prochainement à Varsovie. Leur noms ? Myriam Blavier (-52 kg) et Gabriella Willems (-70 kg).
Toutes les deux originaires de la province de Liège, “Mimi” (20 ans) et “Gaby” (19 ans) vont donc prendre part cette semaine à leurs premiers championnats d’Europe seniors alors qu’elles sont toujours juniores. “Nous sommes évidemment très heureuses de cette sélection, sourit Myriam Blavier. C’est une superbe expérience qui se présente à nous et on compte bien en profiter un maximum.”
Très posées, les deux judokas – qui sont encadrées par le staff technique de la FFBJ depuis de longues années – considèrent ce premier Euro comme “un gros bonus” après leurs bons résultats acquis sur la scène européenne depuis plus d’un an.
“Amies depuis nos débuts”
Encore juniore pour quelques mois, Myriam Blavier et Gabriella Willems ne comptent pas gâcher la chance qui leur est offerte de participer à l’Euro. Et elles en profitent pleinement. Surtout qu’elles se connaissent bien.
En effet, les deux judokas se cotoient sur les tapis depuis de longues années. “Notre première rencontre, c’était sans doute en compétition, se souviennent-elles. Quand nous étions plus jeunes, on a même déjà combattu l’une contre l’autre.”
Très proches des Liégeoises Marine Baumans (-52 kg) et Sophie Berger (-70 kg), deux autres espoirs du judo féminin en Belgique, “Mimi” et “Gaby” n’ont qu’un regret : “Ne pas pouvoir participer à quatre à leurs premiers championnats d’Europe seniors.” “Mais nous sommes persuadées que ce n’est que partie remise”, conclut Gabriella Willems.
“Ce championnat, c’est un peu la cerise sur le gâteau, explique Myriam Blavier. On a beaucoup travaillé et on a fait beaucoup de sacrifices pour y arriver. Est-ce que je m’attendais à être qualifiée si rapidement pour un Euro seniors ? Non, bien sûr. Tout comme je ne m’attendais pas non plus à décrocher des podiums dans des tournois internationaux.” Et la sociétaire du Dojo Liégeois de retourner un an en arrière, lors de la préparation de l’Euro 2016 : “Je me souviens que je regardais les judokas qualifiés avec envie. J’espérais bien les imiter un jour, mais pas aussi rapidement. Dans ma tête, à ce moment-là, je ne me voyais pas prendre part aux championnats d’Europe seniors avant deux ou trois ans.”
Blavier : “Je ne m’attendais pas à être qualifiée pour un championnat d’Europe aussi rapidement.” © EdA – Alan MARCHAL
Sans pression sur les épaules, les Liégeoises ne comptent pas pour autant faire de la figuration sur les tapis polonais. “Ce n’est pas parce qu’on s’y rend avec l’objectif de prendre de l’expérience qu’on va se laisser faire, assure Myriam Blavier. Personne ne veut être éliminé au premier tour.” “On ne stresse pas de trop avant cette compétition car on sait qu’on a rien à perdre là-bas, ajoute Gabriella Willems, championne de Belgique en titre chez les juniores et les seniors. On va faire la maximum pour n’avoir aucun regret à la fin.” Histoire – qui sait ? – de peut-être même déjouer les pronostics.
“Le fait qu’on participe à nos premiers championnats d’Europe alors que nous sommes toujours juniores pourrait d’ailleurs être un atout, estime “Gaby”, dont le coude gauche est en voie de guérisson. Pour ma part, je me sens un peu plus relâchée quand je monte de catégorie d’âge : on ne ressent aucune pression, on pense juste à faire notre judo. D’ailleurs, c’est dans ces conditions-là que j’ai réalisé une de mes plus belles compétitions, à l’Open de Madrid, en 2016.”
Et si Myriam Blavier et Gabriella Willems continuaient de nous suprendre ?
© Alan MARCHAL
