Pour la première fois, le Wavrien Nicolas Gilon et son frère Jean-Philippe ont été sacrés deux fois à l’Euro de katas. De quoi les motiver pour les Mondiaux.
En réalisant le doublé, les frères Gilon ont réalisé une sacrée performance en Sardaigne. © EdA – Alan MARCHAL
Nicolas et Jean-Philippe Gilon n’en finissent jamais de surprendre. Un an après avoir décroché le titre dans leur catégorie d’âge et l’argent dans le format Open (toutes catégories d’âges confondues) de l’Euro en Nage No Kata, le kata des projections, les jumeaux du J.C. Herstal ont encore fait mieux ce week-end lors des championnats d’Europe qui se déroulaient en Italie. En effet, ce n’est pas une mais bien deux médailles d’or que les jumeaux ont ramené de leur voyage à Olbia, en Sardaigne. «On ne s’attendait pas à monter deux fois sur la plus haute marche du podium, reconnaît Nicolas Gilon, Wavrien d’adoption. Conserver notre titre était déjà très satisfaisant. Mais battre les Roumains, qui sont nos principaux adversaires en Europe, lors de l’Open a été une vraie surprise.»
Surtout quand on sait que les frangins ont un peu tâtonné au cours de la préparation de cet Euro…
Médaillés pour la première fois de leur jeune carrière lors des Mondiaux d’Amsterdam, en septembre 2015, les Gilon avaient décidé de se tourner vers d’autres katas. «Après cette troisième place aux Pays-Bas, on s’était dit qu’on n’arriverait sans doute pas à faire aussi bien, se souvient Nicolas. Et puis, avec Jean-Philippe, on ressentait aussi une certaine lassitude à toujours travailler le Nage No Kata. Bref, on avait envie d’autre chose.»
Pendant plusieurs mois, le duo liégeois va donc s’essayer avec plus ou moins de réussite au Katame No Kata, le kata des techniques de contrôle, et au Goshin Jutsu, le kata des techniques de self-défense.
Un doublé «un peu… frustrant»
Mais s’ils n’avaient pas trop à se plaindre en termes de résultat – ils ont notamment remporté l’or en Katame No Kata au tournoi A de Tours et au championnat de Belgique – les deux frères, qui s’entraînent deux à trois fois par semaine, ont été pragmatiques au moment d’aborder l’Euro de ce week-end. «On avait du mal à s’évaluer sur ces nouveaux katas car on n’avait encore jamais rencontré toutes les meilleures paires européennes, explique Nicolas Gilon. Sans référence, c’est compliqué de savoir ce à quoi on peut prétendre exactement.»
Et comme la Sardaigne n’est pas la porte à côté, difficile de les blâmer pour un choix qui, en plus, s’est avéré gagnant. «Sans doute qu’on a gagné des points importants dans la façon dont on amorce les frappes durant le kata, estiment les frères qui s’entraînent de temps à autre sur les tapis de Chaumont-Gistoux. En tout cas, même si une compétition n’est pas l’autre, ce double titre européen est un peu… frustrant! Quand on y pense, on se dit qu’on aurait préféré que ce doublé ait lieu un an plus tôt, chez nous, à Herstal, devant notre public. Mais bon, c’est comme ça.»
Et les Gilon de penser déjà à la suite de leur saison. «Nos résultats de ce week-end nous motivent pour les compétitions qui viennent, assure Nicolas. On ne sait pas encore si on retournera en Croatie pour se tester pendant l’été, comme l’année passée, mais on est désormais certain qu’on va s’aligner en Nage No Kata aux Mondiaux de Malte. Battre les Roumains a un peu changé notre vision des choses: on se rend compte qu’on peut encore réaliser des performances dont on n’imaginait plus être capables en quelque sorte.»
Et qui sait si les Gilon ne feront cette fois pas mieux que leur troisième place acquise à Amsterdam?
© Alan MARCHAL
