Harmegnies : “Mon entourage a trouvé les mots justes pour me remettre en selle”

Publié le 22 April 2016

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Blessé en tout début d’année à l’Open de Tunis, Benjamin Harmegnies (+100 kg) est bien revenu dans le coup. Juste à temps pour l’Euro de Kazan.

Vu mon début de saison, c’est déjà une belle performance d’être à Kazan.” Le visage encore marqué par l’intensité de sa préparation, Benjamin Harmegnies, 51e au classement mondial (IJF), reste lucide au moment d’aborder sa participation aux championnats d’Europe. C’est que le sociétaire de l’Inter Gembloux-Wavre connaît mieux que personne les efforts qu’il a accomplis pour se retrouver sur les tapis russes, ce samedi.

© EdA - Alan MARCHAL

Harmegnies s’est entraîné dur pour cet Euro. © EdA – Alan MARCHAL

Benjamin Harmegnies, vous voilà à l’Euro alors que la saison avait plutôt mal débuté après votre blessure encourue en petite finale de l’Open de Tunis, en janvier…

C’est clair que je n’ai pas eu beaucoup de chance avec cette blessure car ça a freiné mon évolution et ça m’a forcé à marquer un temps d’arrêt dans ma saison. Mais si je me focalise sur le positif, je me dis que ça a été un mal pour un bien car ça m’a permis de me ressourcer.

Vous ressourcer ?

Quand j’ai quitté la Fédération flamande, j’ai été envahi par le doute, je me demandais si je voulais encore continuer à faire autant de sacrifices pour le judo. A vrai dire, je ne savais plus où j’en étais… Ce n’est qu’en arrivant chez les francophones que j’ai retrouvé du plaisir : le staff de la Fédération francophone (FFBJ) ainsi que mon coach mental ont trouvé les mots justes pour me remettre sur les rails en quelque sorte. Ce n’est qu’alors que j’ai recommencé à grapiller des points à droite et à gauche, mais le fait est que je n’avais pas encore pris le temps de me poser réellement : j’étais gonflé à bloc mais je restais le même judoka. Du coup, cette blessure à Tunis m’a été bénéfique car elle m’a obligé à marquer un vrai temps d’arrêt. Ce qui m’a permis de me poser les bonnes questions et de retrouver cette envie que j’avais un peu perdue avec le temps.

Avec le recul, vous pensez être revenu plus fort maintenant ?

Je le pense. Même si j’ai du faire l’impasse sur Paris et Düsseldorf, je suis revenu avec de solides bases physiques et un gros moral. Et ça, c’est grâce au staff de la FFBJ mais aussi à mon coach mental et aux kinés qui m’entourent. Ce sont eux qui m’ont permis d’en être là où je suis aujourd’hui. Sans eux, j’aurais peut-être arrêter le haut niveau…

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Février 2015, j’étais prêt à arrêter le judo et un peu plus d’un an plus tard, je me retrouve aux championnats d’Europe.

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Depuis votre retour, vous avez enchaîné les bonnes performances à Lima (5e), Buenos Aires (3e) et Samsun : ça vous donne confiance pour la suite, non ?

Je reste sur de bonnes sensations pour l’instant : je suis bien revenu de ma blessure et j’ai réalisé de belles choses en Amérique du Sud , même si j’étais encore un peu court au Pérou. Mais je suis satisfait de moi car j’ai prouvé en Argentine que j’étais capable de battre les meilleurs comme le Russe Saidov (IJF 8). Il faut juste que je puisses rééditer ce type de combat plus souvent en compétition.

Une certaine constance, c’est ce qu’il vous manque face aux meilleurs ?

J’en suis persuadé… Très souvent, je fais de bons combats mais je me fais surprendre à cause de petites erreurs. Contre Bor (IJF 4) par exemple, à Samsun, tout se joue sur des détails. Chaque erreur se paie cash à ce niveau. Et ce sont justement ces erreurs que j’essaie de gommer. Je ne pense pas exagérer si je dis que je ne suis plus très loin de tous ces mecs-là.

Comment abordez-vous cet Euro ?

Comme les autres compétitions : je veux simplement gagner un maximum de combats et aller le plus loin possible. Cela ne sert à rien de parler de l’or. Ce qu’il faut, c’est donner le meilleur de soi-même.

Avec toujours les Jeux Olympiques dans un coin de la tête ?

La qualification aux Jeux, je ne l’ai jamais perdue de vue mais je pense que j’étais trop focus sur Rio et que j’ai un peu oublié le plus important : m’amuser et faire du judo. Je pense qu’à trop vouloir aller aux Jeux, j’ai un peu perdu mes objectifs à court terme de vue. C’est pourquoi, même si je conserve Rio dans un coin de la tête, je veux désormais prendre tournoi après tournoi, sans calculer. Et maintenant, je n’ai qu’un souhait : aller le plus loin possible dans cet Euro.

© Alan MARCHAL

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