Un champion en quête d’un passeport

Publié le 19 May 2014

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Champion de Belgique en 2013, Narek Sarikyan se bat aujourd’hui pour combattre sous les couleurs belges, son vœu le plus cher.

© EdA

Narek Sarikyan a le sentiment de pouvoir apporter quelque chose à la Belgique. © EdA

À l’instar de Benjamin Aljija, un jeune champion de Belgique dont l’avis d’expulsion a récemment fait la une de la presse flamande, plusieurs judokas formés en Belgique connaissent des problèmes similaires. Parmi eux, le champion provincial Narek Sarikyan court depuis de nombreuses années après une naturalisation belge qui tarde à être acceptée. Et qui l’empêche de vivre pleinement ses rêves.

« Je suis né en Arménie mais je suis arrivé en Belgique alors que je n’avais que 4 ans, raconte le Bruxellois qui vient de fêter ses 18 ans en février. J’ai grandi ici. C’est pourquoi je souhaite obtenir la nationalité belge. » Surtout qu’un passeport noir-jaune-rouge lui ouvrirait de nouvelles perspectives d’avenir. C’est que l’étudiant en hôtellerie a déjà prouvé sa valeur sur les tatamis.

Champion de Belgique espoirs en 2013, Narek Sarikyan a longtemps dominé sa catégorie. « Le judo fait ressortir ce que j’ai de meilleur en moi. Ça m’aide dans la vie de tous les jours. C’est un sport où je peux me donner à fond et dépasser mes limites. J’ai à peine atteint un objectif que je pense déjà au suivant. Mais pour ça, j’ai besoin de la nationalité belge… » Car sans naturalisation, le sociétaire du Crossing Schaerbeek ne peut pas revendiquer grand-chose sur la scène internationale. « Récemment, les JO de la Jeunesse et les Mondiaux de Miami me sont passés sous le nez parce que je ne pouvais pas être repris par la Belgique, se souvient le judoka bruxellois. J’en ai pleuré tellement j’étais déçu : je suis le meilleur de ma catégorie et on m’annonce que je ne peux pas représenter mon pays de cœur à cause d’un problème administratif. Comment ne pas être démoralisé ? ! »

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Dépité par une situation qui ne s’améliore pas malgré ses nombreuses démarches auprès de l’État, Narek Sarikyan, également jobiste à l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles, continue à croire en sa bonne étoile. « Je serais tellement fier de représenter la Belgique, assure-t-il. J’ai déjà payé de ma poche pour suivre des stages nationaux et disputer des tournois à l’étranger. Je pense vraiment avoir le potentiel pour faire de bonnes choses sur la scène européenne. » Un avis que partage notamment Alain de Greef, son coach : « C’est un garçon volontaire qui ne baisse jamais les bras. Pour l’avoir vu progresser pendant de nombreuses années, je suis certain que ce serait un bon renfort pour la Belgique. » Si bien que le professeur de Toma Nikiforov, 5e lors des derniers championnats d’Europe, a déjà appuyé la précédente demande de naturalisation de Narek Sarikyan.

À l’image de la Fédération francophone belge de judo qui assure soutenir le genre de démarches entamées par l’ancien champion de Belgique, Alain De Greef espère désormais que la prochaine demande de naturalisation rentrée par Narek Sarikyan sera acceptée. « Comme il vient d’avoir 18 ans, il est en train de constituer un dossier personnel cette fois. On croise les doigts. » Comme sans doute l’ensemble du monde du judo.

© Alan MARCHAL

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