Adrien Quertinmont : “Mon titre européen, c’est la cerise sur le gâteau”

Publié le 27 September 2012

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Champion d’Europe juniors vendredi dernier en Croatie, Adrien Quertinmont réalise peu à peu ce qu’il lui arrive. Et regarde déjà plus loin.

Parti à Porec, en Croatie, avec l’étiquette d’outsider, le judoka Adrien Quertinmont (-55 kg) a réalisé le plus bel exploit de sa jeune carrière en devenant champion d’Europe juniors. Modeste, le Hamois profite de son bonheur mais refuse de tirer trop rapidement des plans sur la comète. Rencontre.

Alors Adrien, ça fait quel effet de devenir champion d’Europe de sa catégorie ?

Hé bien, pour être tout à fait franc, je réalise à peine ce que j’ai accompli à Porec. Sur place, j’ai eu beaucoup de mal à comprendre que je venais de remporter le titre européen. Avec l’euphorie, j’étais un peu déphasé. Ce n’est qu’au retour en Belgique, à l’aéroport, lorsque j’ai croisé ma famille et mes amis, que j’ai commencé à prendre conscience de l’impact et de l’importance de ma victoire.

Surtout que ça faisait 40 ans que la Belgique attendait un sacre européen chez les juniors masculins…

J’ai appris ça en effet. C’est assez étrange de se dire que je suis le premier depuis 40 ans à remporter un tel titre. Mais bon, je n’en fais pas tout un plat non plus : j’aime mieux rester dans l’ombre et garder les pieds sur terre. L’erreur serait de s’enflammer.

S’enflammer, c’est justement ce que vous avez cherché à éviter durant ta compétition ?

Oui. Même si je me sentais dans un bon jour, je me devais de rester concentré toute la journée. J’ai pris combat par combat, je n’ai pas cherché à regarder trop loin, à voir ce qui pouvait m’attendre au tour suivant. Ça a sans doute contribué en partie à mon succès.

« Etre vu comme un outsider m’a retiré un peu de pression. » © Carlos Ferreira (EJU)

La déception de l’année passée où vous terminez 5e des championnats européens est donc oubliée ?

Clairement. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, je pense que cette mini-déception a participé à ma victoire en Croatie ce week-end. Ça a été un déclic en quelque sorte : c’est à partir de ce moment-là que je me suis dit que j’étais capable de figurer parmi les meilleurs de ma catégorie. Depuis lors, je suis beaucoup plus constant dans mes sorties européennes : j’obtiens plus souvent des médailles à l’étranger.

Un titre européen pour votre dernière année juniors, c’est aussi un bon présage pour l’avenir…

Je le pense, oui. Mais je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs. Ce sacre, c’est la cerise sur le gâteau après une saison réussie. Maintenant, il faut continuer sur cette lancée et travailler autant qu’avant.

Dans quelques mois, vous passerez en catégorie seniors. Votre premier objectif sera peut-être de prendre un peu de poids, non ?

J’y travaille. Étant donné que je suis encore trop léger pour la plus petite catégorie (-60 kg), je dois prendre du « bon » poids, du physique.

Vous vous êtes déjà fixé un délai pour réussir au niveau européen chez les seniors ?

Non, pas encore. Si les bons résultats suivent rapidement, c’est tant mieux. Si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas une catastrophe. Ce qui compte surtout, c’est de ne pas se griller. Là, je pense aux nationaux seniors et aux interclubs qui approchent. Le reste, on verra après.

© A.M.

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